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Laval, une évidence pour le Festival du Chaînon Manquant

Festival culturel et solidaire crée en 1991, “Le Chaînon Manquant“ a posé ses valises à Laval et Changé en 2012 pour ne plus repartir. Alors que sa 28e édition vient de s’achever, Mathieu Siorat, directeur artistique du festival jusqu’en 2013, revient sur cette création pluridisciplinaire aux 19 000 spectateurs.

Mathieu Siorat
Mathieu Siorat – crédit photo : Midi Libre

Comment s’est passée la rencontre entre le Chaînon Manquant et Laval ?

En 2011, nous venions de fêter la 20e année du Chaînon Manquant à Figeac (Occitanie) mais la commune n’avait pas souhaité continuer l’aventure. Nous avons donc cherché notre nouvelle ville d’accueil pendant des mois et Laval était une évidence pour le festival. De par sa taille humaine, sa localisation et surtout son accessibilité (gare, bus, infrastructures hôtelières, etc.), tout était adapté pour recevoir notre grosse machine de 120 représentations et 70 artistes pendant six jours. Toutes les villes n’en sont pas capables !

Festival Chainon Manquant 2019

Le choix des salles a t-il également pesé dans la balance ?

Oui, beaucoup. Les éditions passées, nous avions parfois un manque de salles et cela empêchait l’installation du Chaînon. Entre Laval et la commune de Changé, qui accueille également des spectacles, on comptabilisait douze lieux artistiques au total. Le fait de pouvoir envahir les rues nous tenait aussi très à cœur.

(Ndlr. Les salles : Le 6par4, la Scomam, le théâtre Jean-Macé, L’Avant-Scène, le lycée du Douanier-Rousseau, l’esplanade du Château-Neuf, le lycée Ambroise-Paré, la salle polyvalente, le théâtre de Laval et La Rotonde ainsi que le chapiteau/bal parquet au square de Boston.)

 

Peut-on parler de tremplin pour les artistes ?

Absolument ! Le festival est un véritable tremplin pour de nombreux artistes venant se produire à Laval et Changé. Je pense, par exemple, au groupe Deluxe qui a séduit tout le monde en 2013 au 6par4. C’était un concert incroyable ! Sans oublier Cascadeur, Skip the use ou encore Jeanne Cherhal. Les artistes viennent au Chaînon pour présenter leur histoire, leur création devant un public parfois novice mais aussi devant des programmateurs en quête de nouveaux spectacles. Parlons aussi des prix très accessibles (ndlr. Pas plus de 10€), ce qui est essentiel quand on est dans une démarche de diffusion.

Festival Chainon Manquant 2019

Comment intègre-t-on un festival d’une telle ampleur au cœur d’une ville ?

C’est une question de soutien. Quand nous sommes arrivés à Laval, chaque service nous a offert un accueil magnifique et facilitateur ! Qu’il s’agisse de l’équipe du théâtre, de la médiation culturelle mais aussi du conservatoire, des associations, des salles, des services de la communication et même l’Office du Tourisme. Il y avait une belle attente dès le départ et une réelle bienveillance avec un projet culturel fort. Je n’oublie pas non plus la direction des affaires culturelles qui a tout fait pour que tout se déroule bien. Grâce au renfort de chacun, tout est allé très vite dès la première année.

 

Parlez-nous du travail des bénévoles pendant ces six jours de festival.

Ils sont indispensables à la réussite du festival. Je me souviens que nous avions six mois pour trouver des bénévoles. Au final, 80 familles se sont rendues disponibles pour héberger les artistes. Tout le monde a été très accueillant. Les bénévoles sont précieux pour l’aide à la billetterie, au contrôle à l’entrée des spectacles, en cuisine, à la plonge, etc. Ils soutiennent l’organisation des réunions, par exemple, ou se proposent comme chauffeurs pour aller chercher les artistes à la gare et coordonner les plannings pour les loger. Quand vous arrivez sans connaître personne, c’est très appréciable. Même si j’ai déménagé, je reste très attaché à Laval et aux gens que j’ai pu y rencontrer. Je pense que ce lieu est un carrefour, un croisement plein d’énergie.

 

Qu’avez-vous ressenti entre le public et les artistes ?

Le public lavallois a toujours été très curieux, dès le début. Le Chaînon Manquant est quand même un festival pluridisciplinaire à la limite de l’OVNI. Certains auraient pu le bouder et le trouver trop élitiste. Ce qui n’a jamais été le cas à Laval et Changé. Le public, jeune et adulte, s’est tout de suite emparé des représentations avec une grande fidélité. A chaque nouvelle édition, le rendez-vous est fixé avec, je pense, toujours beaucoup de plaisir.

 

Le Chaînon manquant 2019 en quelques chiffres :

6 jours & 69 spectacles

12 500 spectateur(ice)s en salle (91% de remplissage)

4000 personnes aux spectacles de rue

502 professionnel(le)s (dont des Canadien(ne)s, Suisses, Belges et Burkinabés)

2179 spectateur(ice)s issu(e)s des actions de médiation culturelle

325 artistes et technicien(ne)s

210 bénévoles

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